Ça a l'air de bouger en radio

[F6FLT]

...
Sujet de réflexion : comment, et surtout pourquoi, est-on passé du plan stratégique pour la transition numérique de 2007 à l'idée saugrenue d'attribuer le monopole de la radiodiffusion hertzienne seul DAB+ ?

La dictature verte est passée par là, les lobbies surfent dessus. De ce point de vue, l'idée qu'on fait des économies d'énergie en concentrant une douzaine de stations sur un seul émetteur est l'idée unique que les promoteurs du DAB avancent.
On occulte l'idée que :

- par rapport à l'AM, la portée est ridiculement courte (mais ça ne compte pas, l'idée de pouvoir écouter les stations d'un pays voisin ou de s'adresser à ses habitants depuis un autre pays n'est plus d'actualité. Les Ukrainiens par exemple, ne doivent pas pouvoir s'adresser aux Russes.)

- par rapport à la FM, la portée est comparable même si un peu moindre, mais surtout la consommation des récepteurs est très augmentée (mais ça ne compte pas. Pour les diffuseurs, seule compte l'énergie qu'eux-mêmes payent). Ma vieille radio sur piles LR20 tient 3 ans sans changement de piles. Avec un récepteur DAB+, il n'est même plus question de piles tant ça reviendrait cher, mais de batteries à recharger au moins toutes les semaines !

- par rapport à tous les autres modes, le DAB nécessite une entente des stations sur un gestionnaire commun de leur moyen de transmission. Non seulement elles perdent leur indépendance, mais en plus il faut payer un intermédiaire. La station qui possède son propre émetteur, même si ce n'était pas la règle générale pour la FM, n'est plus possible en DAB.

Donc en résumé, avec le DAB il s'agit d'enfermer la radio dans des frontières dont tout le monde au 20ème siècle, siècle où l'idée de liberté avait encore cours, se réjouissait qu'elle les traversaient ; il s'agit de déposséder le fournisseur de contenu de ses moyens de diffusion indépendante afin de mieux le contrôler et de répondre aux lobbies des opérateurs d'infrastructure ; et il s'agit de se donner bonne conscience avec l'alibi écolo de la consommation énergétique des émetteurs, pas des récepteurs, celui-ci devant primer tout autre critère, plus rien d'autre ne compte, on sauve la planète et les générations futures, non ?

Ajouté après : 11 minutes 58 secondes:

...Aujourd hui plus personne n'a 20w et les grosses radios ont des 10 zaines de kw,

Attention, quand on parle en dizaines de KW, il s'agit de PAR, pas de puissance réelle consommée, qui elle, est moindre.
Avec une antenne de 10dB de gain, 1KW HF réel émis devient "10 KW" (peut-être 1.5 à 2 KW consommé pour le fournir).

[Gilbert]

Oui le dab+ est "local" mais la FM l'est aussi. Si on veut écouter des radios d'ailleurs il y a les applis
Et si en effet les radios dépendent d un seul
Opérateur technique, il est par contre beaucoup plus facile d'émettre pour les nouveaux entrants qui ne doivent plus installer un site d'antenne et on sait que ça coûte souvent cher. Avec le dab+ Il suffit d'une connection internet.

[F6FLT]

Oui le dab+ est "local" mais la FM l'est aussi. Si on veut écouter des radios d'ailleurs il y a les applis

Hum... Si l'on parle des applis que fournissent les radios elles-mêmes, le principe est nul : ramener à l'hertzien, cela reviendrait à exiger qu'on ait un récepteur par station à recevoir.
Si l'on parle des applis généralistes, elles sont rarement à jour, et on comprend pourquoi. Beaucoup de radios souhaitent qu'on les écoute sur leur site et considèrent qu'elles n'ont aucun devoir de fournir un lien stable pour leur écoute. Les répertorier de façon fiable est impossible, les utilisateurs de radios WIFI en ont souvent fait les frais.
De plus les petites radios, comme les associatives, doivent avoir conscience qu'elles sont très peu écoutées en dehors de la FM ou du DAB car je constate une totale désinvolture de leur part vis à vis des auditeurs : par exemple leur flux ne fonctionne plus pendant des semaines sans le moindre message sur leur site, ou avec le message "site en maintenance" sans aucune date prévisionnelle de rétablissement.

Enfin la dernière "mode" du streaming radio, cette fois-ci à l'initiative de grosses stations même celles du service public français, c'est de rajouter 30s à 1mn de pub au moment de la connexion. On ne peut plus passer d'une station à l'autre pour chercher un programme d'intérêt, car alors on n'a que de la pub. On change de station et on revient sur la première, et la même pub reprend au début. C'est insupportable et complètement dissuasif. Je pensais aussi que l'écoute en streaming serait l'avenir et qu'on n'aurait même plus besoin du DAB, mais force est de constater que le mercantilisme des radios est tel que toute nouvelle technique est détournée et finalement dégradée dans l'espoir d'augmenter les profits.

Et si en effet les radios dépendent d un seul
Opérateur technique, il est par contre beaucoup plus facile d'émettre pour les nouveaux entrants qui ne doivent plus installer un site d'antenne et on sait que ça coûte souvent cher. Avec le dab+ Il suffit d'une connexion internet.

C'est fort probable. Mais alors est-ce toujours une radio ? Ce qui est plus facile pour elle l'est au détriment de l'auditeur.
"Radio" dans le domaine dont nous parlons, c'était l'abréviation de "radiodiffusion". Le mot "diffusion", "diffus" signifie pour reprendre la devise de Larousse "je sème à tout vent", et que celui qui peut m'écouter le fasse. Cette "diffusion" était le résultat d'une émission hertzienne où l'on n'est jamais certain de la zone couverte et où l'on ignore qui écoute, mais où on essaie d'avoir des antennes bien dégagées et des émetteurs assez bien puissants par rapport à sa licence. En passant au DAB et en renonçant à la maîtrise de leurs moyens techniques, les radios se transforment en simples fournisseurs de programmes. S'il est vrai que c'est leur activité principale, ce n'était pas la seule, elles abandonnent un de leur rôle. Et en passant au streaming, elles ne "diffusent" plus, elles identifient et ciblent l'auditeur. Ce n'est plus de la radiodiffusion mais de la radiodistribution.

Enfin je note que la profusion des stations aujourd'hui, du fait qu'on n'a moins de limites de ressource hertzienne avec le DAB et aucune en streaming, s'accompagne d'une médiocrité et d'une pauvreté du contenu, souvent purement musical. Seules les "grandes stations" traditionnelles s'en sortent encore, et parmi les associatives, celles bien subventionnées par les régions ou les municipalités, en résumé par le contribuable. Le marché publicitaire n'est pas extensible. On a augmenté les places disponibles, et le résultat aujourd'hui est que les petites radios commerciales font de la m... avec leurs miettes restantes du marché publicitaire. Même beaucoup de celles sur le DAB, notamment musicales, ne créent pas de contenu. Quant aux pures "web-radios", ce sont des moulins à musique automatiques sans animateur, pas des radios, on n'a pas besoin d'elles, Spotify peut faire la même chose. Les radios, en plus d'abandonner leur rôle technique de fournisseur du signal, ont régressé dans leur "coeur de métier", la fourniture de programmes. La quantité s'est manifestement faite au détriment de la qualité.

[Gilbert]

Rappelons que le subside officiel des 20 radios associatives officiellement reconnues, ne provient pas d'argent public mais d'une ponction des recettes publicitaires de la rtbf et des réseaux privés. Quand aux avantages ou désavantages du dab+ par rapport à la FM, ( les 2 modes ont leurs avantages) au moins en dab+ ça donne "de l'air" aux radios point de vue zone de réception. Si je prends comme exemple le mux 12b
Les radius présentent sur le mux passent dans des régions qu'elles n'auraient pas pu atteindre en FM. Que ce soit Charleroi pour les radios montoises, ou le Borinage pour les radios de Charleroi. Rien que pour cela ça vaut la peine. Après sur la qualité ou l'intérêt des programmes, c'est bien sûr une question de goûts, au final c'est l'auditeur qui décide de ce qu il écoute. Et on imagine bien que chacune des radios est écoutée sinon depuis le temps elles auraient arrêtées .

[Gilbert]

Et voilà la fusion entre no radio et vitamine est acceptée, on devrait donc avoir un nouveau programme à Wavre dans les prochains mois.

[tompouce]

Oui le dab+ est "local" mais la FM l'est aussi. Si on veut écouter des radios d'ailleurs il y a les applis
Et si en effet les radios dépendent d un seul
Opérateur technique, il est par contre beaucoup plus facile d'émettre pour les nouveaux entrants qui ne doivent plus installer un site d'antenne et on sait que ça coûte souvent cher. Avec le dab+ Il suffit d'une connection internet.

Voici un bel exemple qui prouve le côté "amateur" de la radio locale... mais je ne la blâme pas; car la RTBF ne fait pas mieux (et c'est bien plus grave) !!
Ce sont 2 fréquences FM out et la connexion stream.. bref, rien de nouveau concernant la sécurisation des flux en ne faisant appel qu'à un seul opérateur !


Concernant la facilité du dab+, il faut un peu pondérer.. si je ne me trompe pas; sur le futur dab+ de cette radio (qui se fait attendre; ceci dit); les frais estimés sont de 20 à 25.000 euros/l'année !