La rentrée radio de la 1ere

[Gilbert]

La libre


Rentrée radio – Franck Istasse, chef éditorial de La Première : "Les contenus aujourd'hui, c'est de l'uranium"
Les radios de la RTBF font leur rentrée lundi prochain. La Première et ses nombreux podcasts performants vont servir de modèle aux autres chaînes. On fait le point sur ce sujet avec Franck Istasse, qui évoque aussi quelques nouveautés.


Franck Istasse est ravi que La Première serve de modèle: "Je toujours cru à l'émulation."
Les chiffres du Cim le prouvent : si l'écoute de la bonne vieille radio transmise par les ondes (FM) ou de façon numérique (DAB +) n'est pas morte, l'écoute différée via le podcast est toujours en forte progression. "Entre janvier et avril 2025, le reach quotidien (le nombre d'auditeurs,NdlR) de la radio en live a crû de 1,77 %, note Xavier Huberland, directeur général du Pôle Médias. Sur la même période, l'audience des podcasts d'antenne (NDLR : émissions diffusées en radio avant d'être proposées sous forme d'épisodes en digital) a augmenté de 103 % et celle des podcasts natifs (NDLR: podcasts créés directement sans avoir été diffusé à la radio) de 78 %."

Jusqu'à présent, la majorité des podcasts les plus écoutés est issue de La Première. Mais les choses pourraient bien changer dans le futur. Telle est la volonté en tout cas de la direction de la radio, qui a décidé de challenger les équipes des six autres stations pour qu'elles proposent, elles aussi, des podcasts d'antenne ou natifs. C'est ainsi que, par exemple, VivaCité proposera Le dépeceur de Mons ou Les huit péchés capitaux du Dr Boxho. Les enfants ne seront pas oubliés puisqu'ils auront un espace dédié (sécurisé et sans pub) sur Auvio baptisé Audio Kids et même un podcast intitulé La Mini Première sur La Première.

"Je rêve qu'un jour La Première arrive à faire un podcast commun avec VivaCité"

"Je suis ravi qu'il y ait de la concurrence, nous indique Franck Istasse, chef éditorial de La Première. J'ai toujours cru à l'émulation. Je rêve d'ailleurs qu'un jour La Première arrive à faire un podcast commun avec VivaCité et je pense qu'on y arrivera. Et si un jour les gens d'Auvio Kids accueillent le podcast Mini Première dans leur environnement, je serai heureux. Les contenus aujourd'hui, ce n'est plus de l'or, c'est de l'uranium : c'est la richesse absolue. Ce n'est pas si facile que ça à fabriquer et si on n'en a pas, on est mort."

Pas question donc de reprendre le tube des Buggles – "Video Killed the Radio Star" – en remplaçant le mot "video" par "podcast". "Le podcast, c'est la même chose que la télé à la demande, poursuit Franck Istasse. C'est une façon de toucher un public qui est soit fidèle à La Première mais qui n'a pas eu le temps d'écouter l'émission à la radio, soit qui n'a jamais entendu parler de La Première et que l'on va parvenir à atteindre grâce aux algorithmes. Le podcast a aussi cet avantage-là que la radio ne permet pas." Dans un monde de plus en plus digitalisé et connecté, cela a toute son importance.

Et l'IA dans tout ça ? Alors qu'on en parle partout, elle est la grande absente de cette rentrée radio de la RTBF. "On y réfléchit, avance Franck Istasse. L'IA, je suis à la fois fasciné et effrayé. Mais je pense comme James Cameron qui croit que le développement de l'IA va lui permettre de réaliser des blockbusters à moitié prix. Pas en virant des gens, mais en optimisant le mode de production. Pour le reste, c'est encore très difficile de prédire ce qui va se passer."